La varroose (aussi connue sous le nom de gale des abeilles) est la principale cause de mortalité des abeilles, presque 100% des colonies étant contaminées !
Si aucun apiculteur ne peut aujourd’hui prétendre être indemne de varroa, l’impact de ce parasite sur le rucher varie en fonction des conditions environnementales, sanitaires et individuelles des ruchers. En effet, certaines variétés d’abeilles (et certainement les abeilles VSH sélectionnées dans le cadre du programme Arista) s’avèrent plus tolérantes que d’autres à la présence de Varrao. Par ailleurs, les colonies souffrant de varroose sont plus sensibles à d’autres stress tels que la pollution (et particulièrement les pesticides) et la disponibilité et la variabilité des ressources alimentaires (les fameux déserts verts). Il conviendra donc à chaque apiculteur de déterminer la façon la plus appropriée de lutter contre le Varroa.
L’Union Professionnelle Vétérinaire a mis en place il y a quelques années un Groupe de Travail sur la santé de l’abeille. C’est dans ce cadre que ce site a été développé. L’abeille ne faisant malheureusement pas partie de la formation vétérinaire classique, il nous est apparu essentiel de former les vétérinaires intéressés par l’apiculture et de leur permettre de proposer des stratégies de contrôle du Varroa efficaces et scientifiquement validées.
Un vétérinaire, doit-il pratiquer l’apiculture pour contribuer à la santé de l’abeille ? Certes, il connaît moins bien que l’apiculteur les techniques de production et d’élevage de l’abeille et il pourrait se montrer moins apte à manipuler les cadres. Mais ce n’est pas son métier. Son rôle est de contribuer à un diagnostic aussi précis que possible et mettre en place un traitement efficace et sûr. Le diagnostic implique l’anamnèse (description de l’historique par l’apiculteur), l’observation de l’état d’une colonie et des abeilles à la recherche de signes spécifiques d’une maladie et éventuellement l’analyse de prélèvements. Cette démarche ne diffère pas fondamentalement de celle pratiquée pour les autres animaux domestiques. Par ailleurs, le vétérinaire connaît les principes actifs utilisés, leur toxicité, la problématique de l’accumulation de résidus dans les denrées alimentaires et le risque d’émergence de résistance. Apiculteur ou non, le vétérinaire est donc un interlocuteur privilégié pour vous conseiller dans la lutte contre le Varroa.
Il existe aujourd’hui plusieurs listes de vétérinaires reconnus compétents en apiculture. Ces listes sont disponibles sur ce site. La liste de l’Ordre des Médecins Vétérinaires reprend la liste des vétérinaires reconnus par l’Ordre sur base de critères de formation et d’expérience. Malheureusement, tous les vétérinaires figurant sur cette liste ne sont pas disposés à être consultés. La liste des vétérinaires disponibles pour des consultations apicoles n’inclut, a priori, que des vétérinaires disposés à vous aider. Néanmoins, dans cette liste peuvent figurer des vétérinaires s’estimant compétents en apiculture, mais non reconnus par l’Ordre.
Nous insistons fermement sur l’usage exclusif de formulations médicamenteuses pour traiter les colonies contre le Varroa : les produits de droguerie sont proscrits, car ces formulations diffèrent des médicaments en termes de contenu, de concentration et de pureté. Pour qu’un médicament dispose d’une autorisation de mise sur le marché (AMM), différents critères sont considérés et notamment son efficacité, sa toxicité pour l’espèce cible (sécurité pour l’abeille), les résidus dans les denrées alimentaires (sécurité pour le consommateur) et la sécurité pour l’utilisateur (l’apiculteur en l’occurrence). De même, toute recette ou mélange à base de plantes, d’huiles essentielles, d’alcool ou même de médicaments est interdit dans la ruche. En tant qu’animaux producteurs de denrées alimentaires, seuls des aliments et des médicaments peuvent être administrés aux abeilles et selon les modalités décrites dans leur notice d’utilisation.
Aujourd’hui, un grand nombre de principes actifs sont en vente libre en Belgique : thymol, acide oxalique, amitraz. La législation belge sur le médicament impose que le médicament vétérinaire soit directement vendu à l’apiculteur par la pharmacie belge. L’achat de groupe et l’importation de médicaments des pays limitrophes sont interdits.
Le vétérinaire dispose d’une dérogation et peut fournir des médicaments pour le traitement des animaux dont il a la charge de la santé. Cela nécessite une consultation (délivrance d’un conseil sur base d’un diagnostic) généralement incluse dans le prix de vente des médicaments. Les grossistes étant les mêmes, le prix de vente est généralement identique chez le pharmacien et chez le vétérinaire. Le vétérinaire peut également, le cas échéant, importer des produits de l’étranger (ex : Formivar), ce qui n’est pas possible en pharmacie.
Ce site inclut nos recommandations, publiées en juin 2020 dans la revue « Apiculture en Wallonie ».
Ne tardez pas à commander vos traitements, car les ruptures de stock sont courantes au moment idéal des traitements, c’est-à-dire en juillet et aout…
Votre ruche est malade ? Consultez un vétérinaire.